L O A D I N G

INADAPTEE

"Inadaptée" is a 15min experimental piece created in 2019 ans mentored by Anaisa Lopez, based on a personnal written text. An exploration around the theme of "unadequacy". Using the voice and the body ( no music ), a travel through multiple worlds and feelings. Not to find answers, but to look at the questions.

“The feeling of not being the right person at the right place grow. It's a feeling I know well. The feeling we just don't fit. It's a feeling that appears also when people ask me wich style I dance, and I find myself unable to answer the question. So I decided to inhale this sensation and to dance it. Dancing this inadequacy feeling was a total freedom. I was kinda proud to not belong, suddendly everything was possible because I had no codes to respect, no shape, no line. Just me, my soul, and the music.”

After many years of writing, going to slam open stages and poetry events, this work was about bringing these complementary ways of expression : writing, speaking, moving. THE TEXT Inadaptée - Original version -

THE TEXT
Inadaptée - Original version


Inadaptation chronique. Paradoxe
Ma vie n'est qu'une succession de décisions spontanées venant bouleverser une tentative de stabilité illusoire.Le besoin d'appartenance piège répulsif pourtant attirant. Les tentatives s'enchainent et les désillusions laissent leurs miettes.Les transformations et déformations infligées à l'être pour appartenir est une forme de torture silencieuse. Nos instincts sont dévorés et les enclumes étouffent.

Je n'assume rien. Je me transforme, m'adapte, me déguise et me cache. Ce que je pense devoir être est ma prison. Ce que je pense devoir être. Angoisses et pensées terrorisantes. Dychtomie permanente.

Je dois être comme ça, comme ça, comme ça ! Non comme ça ! Je dois je dois je dois je dois je dois je dois je dois je dois ... J'y arrive pas. J'y arrive pas. J'y arrive pas. J'y arrive pas. Je cache le soleil.

Inadaptée dérangeante dérangée, Faire tache ça m'va j'crois pas à la propreté, J'me sens comme une rature j'me crée une créature, les méprisant comme une reine juchée sur mon tas d'ordures. Je me déforme me froisse me transforme, me tords me contorsionne pour pas entrer dans leur norme.

Besoin d'appartenir, mais à quoi ? Besoin de fuir, mais vers qui et vers quoi ?

Faire tache, c'est ma liberté

Pour une créature les choses étranges ne sont jamais inappropriées.

Si je m'approprie ma faiblesse et ma vulnérabilité, alors je te retire ce pouvoir. Ma vulnérabilité est ma plus grande force et ma faiblesse peut briller d'être vraie et sincère. J'empoigne j'embrasse, je me badigeonne de mon obscurité et la porte comme une armure. Rien alors, je dis bien RIEN ne pourra m'atteindre si ce n'est mes perpétuelles tentatives de me nuire.

Ma force, c'est de penser avec mon corps. Quand je bouge, ça se déchire en dedans pour s'ouvrir. Alors je peux sentir chaque cellule, chaque organe, chaque muscle et m'emparer de la plénitude de mes capacités. Ca vit. L'espace prolifère en moi. Et là, enfin, ça sent la liberté. Le poids de la réalité s'amoindrit. Le coeur est tendre et vibrant. L'odeur forte. Les ongles sales. Le monde ne me semble plus si hostile.

Je sens dans mon ventre que je suis encore fragile.

Des idées noires en arrière fond comme une berceuse de mon absence. Violence. Silence. Etrange envol.

Je suis multiple et aucune de mes identités ne veut ou ne peut se fondre ici. Ici ça pue la mort, l'étroitesse de l'horizon bouche mes poumons, le corps tremble quand je m'endors.

Si je ne puis cohabiter avec moi-même, alors avec qui ?